Après un premier atelier centré autour de la définition du « vivre ensemble », l’édition 2024 de la Boussole du bien-être de la Ville de Lyon s’est poursuivie avec un deuxième atelier organisé le 5 octobre. Co-animé par la Ville de Lyon et l’agence de sociologie appliquée n-clique, il avait pour objectif d’approfondir la réflexion collective sur le vivre ensemble et de se projeter sur des visions d’un Lyon futur.
Dans cette perspective, la journée s’est structurée en deux temps : une session le matin dédiée à la restitution d’une étude sociologique menée par l’agence n-clique sur les enjeux du « vivre ensemble » à Lyon, suivie, l’après-midi, par des exercices de prospective, ludiques et innovants, pour stimuler l’imagination et les idées des participant.es et les aider à se projeter dans l’ « à venir » de leur ville.
L’étude sociologique sur le vivre ensemble
L’atelier a débuté par les discours de bienvenue de Chloë Vidal, 3e Adjointe à la Ville de Lyon, en charge de la Démocratie locale, Redevabilité, Évaluation et Prospective, et de Christophe Aubry de Maraumont, chargé de mission Évaluation et Prospective de la Ville.
Puis Tristan Maarawi, co-fondateur et directeur d’études de l’agence n-clique, a présenté les principales conclusions de l’étude sociologique réalisée par son agence dans le cadre de cette démarche participative.
Les objectifs de cette restitution étaient de susciter de nouvelles réflexions et d’encourager une redéfinition collective du vivre ensemble. Pour la mener, l’agence s’est appuyée, sur une analyse des données existantes sur le vivre ensemble, de micro-trottoirs menés auprès de plus de 120 Lyonnaises et Lyonnais, d’un questionnaire en ligne et d’entretiens auprès d’experts et de spécialistes (géographes, économistes…).
L’étude approfondie de ces ressources a permis d’identifier les quatre thématiques suivantes, articulées autour des trois enjeux ciblés lors des précédents travaux (se sentir entouré, avoir accès à des lieux de convivialité, et être en capacité d’agir dans sa ville avec, via, et pour les autres) :
- Diversité et rapport à l’autre dans la ville
- Le lien social en ville
- S’engager dans la ville
- Quartiers et espaces de vie : entre confort et repli sur soi
Ces 4 thématiques ont été explicitées dans des vidéos présentées aux participant.es répartis en 4 groupes et ont constitué la base de travail de la session du matin. Aidés par un binôme d’animateurs.rices, les membres de chaque groupe ont en effet discuté et échangé sur chacun de ces sujets, puis, en fin de matinée, présenté en plénières les principaux enseignements tirés de leurs discussions.
L’exploration des 4 thématiques
Les temps d’échanges ont été l’occasion d’explorer ces thématiques, de mieux en comprendre les obstacles et de proposer des pistes d’amélioration. Voici pour chacune d’elles l’essentiel des propos rapportés..
Diversité et rapport à l’autre dans la ville
Les participant.es ont souligné le manque de diversité dans les quartiers, favorisant l’entre-soi, le manque de fraternité, de respect, de liens entre les générations, de civisme, de médiation entre les habitants et l’individualisme.
Ils et elles souhaiteraient ainsi renforcer le respect et l’engagement des citoyens, à travers des événements fédérateurs par exemple, encourager la mixité dans tous les types de logements, créer des passerelles entre les quartiers et améliorer le rapport à l’autre notamment entre les générations.
Le lien social en ville
L’isolement peut tous nous toucher, c’est ce qui est ressorti de ce premier travail de groupe. Mais certaines catégories de population y sont particulièrement exposés : les personnes âgées, les individus à faibles revenus, les mères célibataires, les jeunes parents… Pour y remédier, les participant.es ont insisté sur la nécessité d’identifier ces publics isolés, de lever les freins à leur intégration (difficulté à demander de l’aide, peur de la stigmatisation, méfiance…), de renforcer les liens sociaux en face-à-face à l’échelle locale et d’élargir les dispositifs de soutien déjà existants.
S’engager dans la ville
L’engagement citoyen peut prendre diverses formes – individuel, associatif ou politique – présentant chacune des obstacles : trop prenante, trop contraignante… Pour y faire face, les groupes de travail ont proposé de concevoir de nouvelles formes d’engagement, plus ponctuelles et moins exigeantes. Ils souhaiteraient également que la ville communique davantage sur les possibilités d’engagement dans la vie locale : missions de bénévolat, initiatives citoyennes…
Il a aussi été soulevé que le sentiment d’illégitimité était souvent un frein à l’engagement individuel et qu’il était donc nécessaire de développer des moyens pour y remédier.
Quartiers et espaces de vie : entre confort et repli sur soi
Deux axes structurants ont émergé des échanges entre les habitant·es : l’accès inégal aux lieux de convivialité à Lyon, pour des raisons géographies et financières, et les stéréotypes et jugements en milieu urbain, renforçant le sentiment d’illégitimité à sortir de son quartier.
Les réflexions ont convergé vers la nécessité de repenser la répartition des espaces de convivialité, en favorisant des lieux accessibles à toutes et tous, inclusifs, durables, sans contrainte économique.
Imaginer Lyon au 22e siècle
L’après-midi, les participant.es ont été répartis en 8 groupes pour prendre part à des exercices les incitant à se projeter dans un avenir lointain. L’objectif était de stimuler leur imaginaire de manière ludique et de les encourager à envisager le vivre ensemble dans leur ville future. Pour cela, ils et elles ont utilisé un plateau de jeu représentant une carte vide de Lyon et des cartes à jouer proposant des questions en forme de scénarios de vie. En répondant à ces questions, ils et elles ont progressivement dessiné leur ville du 22e siècle en termes d’infrastructures et d’interactions sociales aboutissant sur des futurs tantôt dystopiques (pessimistes), tantôt utopiques (optimistes).
Lors de la deuxième phase de l’exercice, chaque groupe a présenté sa carte et sa vision de la ville à un autre groupe, nourrissant ainsi les échanges et les idées. À la fin de la journée, les 8 cartes créées ont été exposées dans la salle plénière, offrant ainsi à tous et toutes, l’opportunité d’explorer les différents « Lyons potentiels » imaginés.
Penser les choix pour l’avenir
Dans ce deuxième exercice, les participant·es ont créé des cartes postales en adoptant le point de vue des habitant·es de leur ville du futur. Ils et elles y ont écrit un message, un conseil ou un souhait laissé aux habitants de 2024 pour leur fournir une « boussole » et orienter leurs choix à venir. La rédaction de ces « capsules temporelles » ont permis d’explorer les notions d’intérêt général et de responsabilité collective dans une perspective transgénérationnelle.
Une forte implication collective
Ce deuxième atelier a été marqué par des échanges riches et une participation active de tous.tes les participant.es. Il s’agit désormais de concrétiser les idées et les réflexions partagées lors de ces deux premiers ateliers en proposition de recommandations et d’actions en faveur du vivre ensemble à Lyon. Ce serra l’objectif du dernier atelier du 19 octobre 2024.
Ces ateliers auront, néanmoins, créé une vraie dynamique parmi les participants et une envie de s’impliquer dans la vie locale comme en témoigne Emilie : « J’espère que ça va avoir une réelle influence sur la collectivité et que ça peut avoir des répercussions sur les décisions de la Mairie. Mais même à titre personnel, (…) ce sont des expériences qui s’ajoutent à notre vie et font en sorte qu’on s’engage (…). Du fait de la diversité des vies qu’on écoute, ça peut booster notre créativité et nos propres envies citoyennes. »
Pour aller plus loin télécharger le compte rendu détaillé.
